jeudi 29 juillet 2010

7 Minutes pour Mourir
















un film de
Ramon Fernandez
avec
Paul Stevens ( Paolo Gozlino ),
Betsy Bell,
Nieves Navarro,
George Hilton,
Ruben Rojo,
Marisol Ayuzo,
Faida Nichols,
Mery Leyva, Mario Donen, Claudia Gravy...
1971 - Espagne, Italie

Le port de Hong Kong et ses jonques. A l'aéroport, un avion atterrit ( remarquez, à part décoller ou s'écraser, je vois pas c'qu'il pouvait faire d'autre...). Un passager y est attendu de pied ferme...On croirait le prégénérique d'un film issu de la Blaxploitation. Et ben non, c'est raté : lisez plutôt :
Une liste d'agents anti-communistes est convoitée à la fois par la mafia chinoise et par la CIA. Cette dernière envoie Bill Howard, un de ses meilleurs agents, à Hong Kong. Avec l'aide d'une jolie secrétaire peu farouche, il déjoue les plans de la mafia, suit une piste jusqu'à Milan, se bagarre 1 ou 2 fois avec des hommes de main et parvient enfin à récupérer la fameuse liste. Il peut ainsi, dans la dernière scène, s'envoler en hélicoptère ( qu'il pilote bien évidemment...) pour un repos du guerrier bien mérité avec la jolie secrétaire.
Voilà le type même du film peu intéressant qui regroupe la plupart des poncifs des films d'espionnage des années 60 - 70 ( ceux qu'on appelle les Eurospy, ces fictions ringardes sous-jamesbondesques tournées dans les pays européens ). Le scénario est cousu de fil blanc ( le coup du jumeau est éculé...), l'agent secret de service est un beau-gosse vieillissant souvent habillé en costume blanc, un peu trop sûr de lui, qui drague d'une manière assez directe et sa partenaire féminine est très niaise. Il faut dire à leur décharge que les dialogues ne les servent pas, c'est le moins qu'on puisse dire. Extraits : "...peut-être voudriez-vous vous baigner au lac de Gardes, ça vous ferait du bien..." ( tu penses ! ), "...c'est possible que je me trompe car je n'ai pas toujours raison...", "...oui, Bill, ce serait formidable de vivre avec vous, vous avez toujours des idées merveilleuses..." ou encore "...évidemment mon ange, je suis inondé de demandes de fiançailles, de mariage, de liaisons de toutes sortes, mais je n'attendais que vous...".
Vous ajoutez à cela des voitures roulant devant des écrans qui défilent, des scènes d'hélicoptères tournées au sol, des scènes de boites de nuit ( les casinos du pauvre...), une mauvaise qualité de la pellicule qui oscille entre obscurité et lumière trop forte, et vous êtes édifiés...
J'oubliai la justification du titre du film : dans une usine où l'agent secret est fait prisonnier dans un compresseur ( ! ), son bourreau lui donne 7 minutes pour mourir.
Bref, un film à voir et à oublier presqu'aussitôt ( à moins d'être collectionneur...si, si, il y en a...)
Bonus :
* Betsy Bell et George Hilton avaient déjà joué ensemble dans un film de guerre tourné par Tonino Ricci en 1969, 2 Salopards en Enfer.
* George Hilton a joué dans un autre film d'espionnage, un Eurospy italien signé Giorgio Simonelli en 1965, 2 Mafiosi contre Goldginger. Il y tenait le rôle de...l'agent 007 ! ( pour vous faire une idée, vous pouvez aller voir les vidéos sur YouTube - vous tapez Due Mafiosi contro Goldginger ).

samedi 24 juillet 2010

7 Jours en Mai
















un film de
John Frankenheimer
avec
Kirk Douglas,
Burt Lancaster,
Fredric March,
Ava Gardner,
Edmond O'Brien,
Martin Balsam,
Andrew Duggan,
Hugh Marlowe, Whit Bissell, Helen Kleeb...
1964 - USA

Déroulement du générique de début avec , en toile de fond, le manuscrit de la Constitution des Etats-Unis d'Amérique...
Devant la Maison Blanche se déroulent 2 manifestations radicalement opposées : l'une pour et l'autre contre la paix. Le tout se termine en bataille rangée... Lors d'une réunion du gouvernement, le général Scott fait un discours sur l'idiotie de la récente signature d'un traité de désarmement avec l'Union Soviétique. Le colonel Casey, qui travaille sous les ordres du général Scott, soupçonne ce dernier d'être à la tête d'une organisation extra-gouvernementale chargée de surveiller les médias ( presse et communications téléphoniques ). Il en réfère au président des Etats-Unis car il craint un complot des généraux contre le gouvernement. Le président décide alors d'observer et de surveiller cette fameuse organisation, et notamment une base d'entrainement. Après que l'avion d'un des "observateurs" se soit écrasé dans des conditions mystérieuses, le président des Etats-Unis fait une déclaration à la télévision, déclaration dans laquelle il demande la démission des généraux responsables...

Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce sympathique film d'espionnage ( si, si, il l'est malgré ce que je vais dire plus loin ), qui se déroule dans les hautes sphères du gouvernement américain, n'est pas des plus dynamique. A sa décharge, le film date de 1964, mais quand même. La seule scène un peu mouvementée se situe au début du film, lorsque le face à face des 2 groupes de manifestants se termine en pugilat. Ensuite, c'est à dire à peu près 1 heure 45 minutes, on s'endormirait presque malgré la gravité du sujet : on assiste à la découverte du complot, puis à sa surveillance, et enfin au démantèlement de celui-ci par le biais du média-télévision. Le film nous démontre que la constitution des Etats-Unis d'Amérique n'est pas "bafouable" et que son président s'en tient garant. A un autre degré, on peut y voir la toute-puissance des Etats-Unis, mais aussi, et c'est ça qui le rend sympathique, l'esquisse d'une entente entre les 2 blocs ennemis de la guerre froide, les Etats-Unis et l'URSS, entente rendue possible grace à la signature d'un accord de désarmement.

Bonus :
* Au cours de sa carrière, le réalisateur John Frankenheimer réalisa d'autres films d'espionnage ( et/ou assimilés ). On citera entre autres :
- Un Crime dans la Tête ( 1962 )
- The Fourth War ( 1990 )
- Ronin ( 1998 )
* L'année précédant 7 Jours..., en 1963, Kirk Douglas et Burt Lancaster avaient déjà tourné ensemble dans un film d'espionnage de John Huston, Le Dernier de la Liste.
* On retrouvera la beauté d'Ava Gardner ( un nom cher à nous autres bondophiles acharnés...! ) dans un film d'espionnage tourné par Cyril Frankel en 1975, La Trahison.

vendredi 16 juillet 2010

7 Hommes à l'Aube


















un film de
Lewis Gilbert
avec
Timothy Bottoms,
Anthony Andrews,
Martin Shaw,
Joss Ackland,
Nicola Pagett,
Anton Diffring,
Diana Coupland,
George Sewell, Ray Smith, Ronald Radd...
1983 - USA

Ouverture du film sur une croix gammée : on est tout de suite dans l'ambiance...
1941. Un général britannique reçoit 3 hommes, des tchèques, afin de leur confier une mission qu'il qualifie de noble : nom de code, Opération Daybreak, la mission : contacter la résistance tchèque et assassiner Heydrich, dirigeant nazi commandant de l'armée allemande en Tchécoslovaquie. Une 1ère tentative, à bord d'un train dans la gare de Prague, échoue. Plus tard, Heydrich doit se rendre à Berlin. Les résistants tchèques étudient son trajet et une 2ème tentative semble également faire choux blanc : Heydrich est blessé et transporté à l'hopital tandis que les résistants s'enfuient. Finalement le dirigeant nazi meurt à l'hopital et on assiste ensuite à son enterrement en "grande pompe". Mais un des résistants rêve que son village est rasé et pour tenter de sauver sa famille, il se dénonce et vend ses camarades. Malheureusement, il est arrêté et torturé et les représailles allemandes seront terribles : les troupes nazies encerclent l'église où se sont réfugiés les résistants. Bataille dans l'église. Les 2 derniers résistants trouvent refuge dans la crypte de l'église. Les Allemands décident de la noyer et quand le niveau de l'eau est trop haut, les 2 hommes se suicident en se tirant mutuellement une balle dans la tête.
Générique de fin. En surimpression, on apprend que le résistant traître torturé par les Allemands n'est pas mort. Il est de nouveau arrêté, par les autorités tchèques cette fois, puis exécuté en 1947. Le village de Liditz, finalement rasé par les Nazis, fut reconstruit mais pas rayé de la carte, contrairement aux prédictions nazies...

A part le début du film ( un général explique leur mission à 3 des hommes en question ) qui le fait rentrer dans la catégorie "espionnage", le reste fait plutôt partie de la catégorie "assimilés espionnage" : il s'agit d'un fait d'armes de la résistance tchèque pendant la 2ème guerre mondiale. Le scénario, bien qu'un peu simpliste à mon goût, n'est pas tout à fait inexistant puisqu'il est tiré d'un roman d'Anthony Burgess, lui même tiré de faits véritablement historiques. Je n'ai pas lu ce roman ( mea culpa ), mais le traitement que donne le film de ce fait d'armes ( l'assassinat d'Heydrich ) me semble conforme à la réalité ( ben oui, je me suis quand même renseigné...renseigné-renseignement-espionnage : cqfd ).
Bien que tourné par un réalisateur britannique, 7 Hommes à l'Aube peut passer pour un film pro-allemand ( puisque ces derniers sont vainqueurs à la fin ), mais le texte en surimpression avant le générique de fin ( j'en ai parlé plus haut ) prouve le contraire ( puisque le village rasé par les allemands est reconstruit ), et de film de propagande pro-allemande il en devient un film de propagande pro-alliés. Bref, on ne sait plus s'il faut verser des larmes de peine ou des larmes de joie. Et pour parodier un comique dont je ne me rappelle plus le nom, je terminerai par une maxime des plus réalistes : "La guerre qui pleure, la guerre qui rit...ça c'est la guerre !".

Bonus : * bien connu des bondophiles ( les amateurs de James Bond...et j'en suis ! ), le réalisateur Lewis Gilbert a réalisé plusieurs autres films d'espionnage, notamment Agent Secret SZ ( 1958 ) et 3 James Bond films, On Ne Vit Que Deux Fois ( 1967 ), L'Espion Qui M'Aimait ( 1977 ), Moonraker ( 1979 ).
* le comédien Anton Diffring, qui joue Heydrich dans le film, a participé à bon nombre de films d'espionnage. On citera entre autres Voyage au delà des Vivants de Gottfried Reinhardt ( 1954 ), Opération Crossbow de Michael Anderson ( 1965 ), La Griffe de Franklin Schaffner ( 1967 ) ou bien encore le fumeux...pardon, le fameux SAS à San Salvador de Raoul, Coutard ( 1983 ).
le livre qui a inspiré le film

vendredi 9 juillet 2010

Les Cinq Secrets du Désert














un film de
Billy Wilder
avec
Erich Von Stroheim,
Franchot Tone,
Anne Baxter,
Akim Tamiroff,
Peter Van Eyck,
Fortunio Bonanova,
Konstantin Shayne, Fred Nurney, Philip Ahlm, Leslie Denison...
1943 - USA

Dans le désert, un char ( britannique ? ) roule droit devant lui, à l'aveuglette...Chauffeur et passagers sont morts, sauf l'un d'entre eux, dont le corps est affalé lamentablement sur la tourelle, ballotté au gré des dunes. Soudain, il tombe du char, puis se réveille et marche, épuisé, vers une ville fantôme. Là il trouve refuge dans le seul batiment sur pieds après les bombardements allemands, l'hotel Empress of Britain, où seuls restent le propriétaire égyptien, Farid, et une serveuse française, Mouche. Avec leur aide, il prend la place, et le nom, d'un serveur tué par les bombardements allemands, un certain Davos, qui était en fait un agent de l'Abwehr, les services de renseignement de l'armée allemande. Petit à petit, il gagne la confiance des allemands qui ont investi l'hotel, le général Rommel à leur tête, le fameux Renard du Désert commandant de l'Afrika Korps. Il peut ainsi jouer son rôle d'agent double, et renseigner l'armée américaine du général Montgomery sur l'avancée de l'Afrika Korps vers la ville du Caire...

A propos des 5 Secrets... , certains parlent de film de propagande pro-américaine ( et bien sur anti-allemande ! ), d'autres plus simplement de film de guerre et d'espionnage. Je pencherai bien évidemment pour la 2ème solution. Certes, la dimension propagande fait partie intégrante du scénario ( un soldat britannique qui renseigne une armée américaine salvatrice et toute-puissante...), mais c'est plutôt le côté espionnage et agent double qui m'a séduit ( rappelez-vous le nom du blog...! ) : et puis un anglais qui prend la place d'un espion allemand pour pouvoir mieux renseigner les américains, si ça c'est pas savoureux !
Au cours du film, on apprend que les 5 secrets du titre sont en fait 5 fausses tombes que Rommel aurait fait creuser en plein désert, tombes qui renfermeraient carburant, munitions et pièces détachées nécessaires à la progression de l'Afrika Korps vers la ville du Caire.
Même s'il a pris quelques libertés avec la vérité historique ( confusion entre armée américaine et armée britannique, suspicion quant à l'invasion de la ville du Caire notamment ) et même si le côté propagande y tient une importance considérable, Billy Wilder nous livre ici un film d'espionnage, sur le thème de l'agent double, tout à fait digne d'intérêt.


Bonus :

* le réalisateur Billy Wilder s'est impliqué dans 2 autres films d'espionnage ( ou assimilés ) :
- en 1939, il a participé à la réalisation de Ninotchka, un film tourné par Ernst Lubitsch où il est question d'agents russes se rendant à Paris pour y vendre des bijoux...
- en 1952, il réalisa Stalag 17. On y voit un soldat américain jouer les soi-disants traîtres et renseigner les Allemands au sujet d'une tentative d'évasion...

* l'acteur-réalisateur Erich Von Stroheim tourna dans 3 autres films d'espionnage
- en 1917 , Sylvia des Services Secrets, un film muet de George Fitzmaurice
- en 1937, Mademoiselle Docteur ( t.o. Under Secret Orders ) d'Edmond T Gréville
- en 1937 toujours, Marthe Richard au Service de la France, de Raymond Bernard

* l'acteur Franchot Tone fut un habitué des hauts personnages de l'Etat dans 2 autres films d'espionnage ( ou assimilés ). Il joua un ambassadeur dans Mandat d'Arrêt, un film que tourna Ralph Thomas en 1968, ainsi que le président des Etats-Unis dans Tempête à Washington, un film d'Otto Preminger de 1962.

on parlera bien sûr de tous les films cités en temps voulu...