jeudi 26 mai 2011

L'Agent Secret ( t.o. the Secret Agent )

un film de
Christopher Hampton
avec
Bob Hoskins,
Patricia Arquette,
Gérard Depardieu,
Jim Broadbent,
Christian Bale,
Eddie Izzard,
Elizabeth Spriggs,
Peter Vaughan, Julian Wadham...
1h31mn
1996 - Grande Bretagne

Texte prégénérique : "Dans les années 1880, contrairement à aujourd'hui, Londres abritaietdes réfugiés politiques de toutes nationalités. Ils étaient étroitement surveillés par leur ambassade ainsi que par Scotland Yard. Complots et trahisons de toutes sortes fleurissaient."
L'ambiance est jetée...
Verloc, qui organise chez lui des réunions d'anarchistes, est convoqué à l'ambassade de Russie. Il est agent double. "Vous êtes censé être un agent provocateur", lui lance à la figure son supérieur hiérarchique, celui là-même qui lui confie ses missions. La dernière en date : faire sauter les locaux de l'Observatoire royal de Greenwich ( dans la banlieue de Londres ) où passe le fameux méridien. Verloc confie la bombe à son beau-frère Stevie, un jeune homme simplet surprotégé par Mme Verloc. Malheureusement, la bombe explose avant l'heure et le jeune homme meurt. Folle de douleur, Mme Verloc tue son mari en lui disant :"Je n'ai jamais voulu de toi. Tout ce que je voulais, c'était le bien-être de Stevie". Puis elle s'enfuit, prend le bateau, avec l'aide d'un anarchiste ( joué par Gérard Depardieu ), et elle se suicide...
Comme vous le constatez, on a plutôt affaire à un (mélo)drame. Mais c'est le côté agent double, craintif face à sa hiérarchie, qui a attiré mon attention. La bonhomie du pauvre Verloc est totalement soumise à l'arrogance de son supérieur, et son statut d'agent double semble lui peser. Malheureusement là s'arrête l'aspect espionnage du film...c'est plutôt maigre...Sinon, les rues du vieux Londres et ses nombreuses calèches laissent transparaître une atmosphère à la Sherlock Holmes assez plaisante. Quant à Depardieu, on se demande ce qu'il vient faire ici...peut-être un rôle alimentaire ( mon cher Watson ).

mercredi 11 mai 2011

Agent Secret ( t.o. Confidential Agent )































un film de
Herman Shumlin
avec
Charles Boyer,
Lauren Bacall,
Katina Paxinou,
Peter Lorre,
Victor Francen,
George Coulouris,
Wanda Hendrix,
John Warburton, Dan Seymour, George Zucco...
1h52 mn
1945 - USA

Juste après le générique de début et avant le film proprement dit, un texte vient nous renseigner:
" Octobre 1937. 1 homme traverse la Manche. Le succès ou l'échec de sa mission secrète signifie la victoire ou la défaite de son peuple."
L'homme en question est un agent républicain espagnol qui se rend à Londres pour empêcher la signature d'un contrat entre un riche industriel britannique et le gouvernement fasciste de Franco. A son arrivée sur le sol anglais, Denard ( c'est le nom de l'agent espagnol ) tombe amoureux de la fille de l'industriel. Après de nombreuses péripéties ( il échappe plusieurs fois à des agresseurs puis accusé de meurtre, il réussit à s'enfuir alors que la police vient l'arrêter ), il parvient à empêcher la signature du fameux accord entre les 2 pays ( qui porte sur une livraison de charbon...) et quitte l'Angleterre par bateau, sur lequel l'attend Rose, la fille de l'industriel...
Dernière phrase du film : " Un jour, je le sais, dit Denard, nous l'emporterons ".
J'ai sans aucun doute été "abusé" par le titre français du film ( Agent Secret ) car ce n'est pas à proprement parlé un film d'espionnage mais plutôt un policier avec son lot de bagarres et de meurtres. Bien sûr, certains passages "obligés" du film d'espionnage ( l'agent qui "reçoit" une mission de ses supérieurs, bagarre avec un "méchant" attitré, agents doubles et trahisons...) ne sont pas présents ici, mais le point de départ de l'intrigue ( un agent qui vient remplir une mission dans un pays étranger ) et l'aspect politique plus ou moins présent ( la dernière phrase prononcé par le protagoniste principal - "un jour nous l'emporterons", traduction d'ailleurs approximative de "we must win ", laisse entendre que la guerre contre le , ou les, fascisme est loin d'être terminée ) me permettent de classer ce film dans la catégorie "assimilés espionnage".

Bonus : * le réalisateur Herman Shumlin avait déjà tourné, en 1943, un drame d'espionnage avec Bette Davis, Quand le Jour Viendra
* On a pu voir Charles Boyer en 1961 dans les 4 Cavaliers de l'Apocalypse ( voir chronique du 15 juin 2010 )
en 1967 dans Casino Royale de Val Guest, Ken Hughes, John Huston, Joseph Mac Grath et Robert Parrish

mercredi 4 mai 2011

Une Affaire d'Etat



















un film d'
Eric Valette
avec
André Dussolier,
Thierry Frémont,
Rachida Brakni,
Christine Boisson,
Gérald Laroche,
Serge Hazanavicius,
Eric Savin,
Jean Marie Winling, Jean Michel Martial, Laurent Bateau...
1h39mn
2009 - France

Un avion transportant des armes explose en plein vol...
Images d'archives d'émeutes au Congo...
Générique.
On apprend que des Français sont retenus en otages au Congo.
Victor Bornand, conseiller du président de la République et spécialiste des affaires africaines, demande à son homme de main, Fernandez, de faire la lumière sur l'affaire de l'avion. Ce dernier découvre que Catherine, une des "filles" de Mado, émule de Mme Claude, est impliquée. Il la tue par accident...
Nora Chahyd, une inspectrice de police dont les méthodes musclées ne sont pas très appréciées de ses supérieurs, est chargée de l'enquête sur le meurtre. Au cours de ses investigations, le coéquipier de Nora est tué. Convoquée à la DCRI ( la Direction Centrale du Renseignement Intérieur - fusion de la DST, Direction de la Surveillance du Territoire - le contre-espionnage français, et les Renseignements Généraux ), le directeur Macquart lui propose de l'aider à coincer Fernandez, le meurtrier de son coéquipier, si elle laisse Mado tranquille... ( les services secrets qui se proposent d'aider la police, c'est à noter...mais on saura plus loin que c'est pour mieux la doubler ! ).
Victor Bornand est reçu par le président ( un cocker triste avec des bas-joues aux faux airs de Miterrand ! ) qui lui demande d'arrêter tout, sous entendu qu'il est au courant des ventes d'armes aux rebelles congolais. L'homme de main de Bornand, Fernandez, tue le marchand d'armes, un homme craintif joué par un Denis Podalydès excellent, après lui avoir soutiré une clé USB contenant une liste de bénéficiaires de ventes d'armes où figure Bornand.
Plus tard, Macquart vient renseigner la police sur la localisation du tueur Fernandez. Celui-ci est en planque et tue Mado et ses gardes du corps. Après une course-poursuite dans le quartier de Pigalle et dans le funiculaire de Montmartre ( digne des meilleurs films de Belmondo ), l'inspectrice Chahyd arrête Fernandez et l'emmène à la DCRI où Macquart le questionne sur les différents meurtres. Mais Fernandez fait du chantage ( il détient la liste de la clé USB ) et veut s'exiler dans un pays exotique.
Après avoir récupéré la liste, l'inspectrice accompagne Fernandez à la gare d'Austerlitz, mais ce dernier se fait tuer sur le quai. Enragée de s'être faite doublée, Nora va à la rencontre de Macquart qui la met devant le fait accompli : "Vous êtes aux Renseignements Intérieurs maintenant ! ".
Nora se rend ensuite chez Victor Bornand et lui demande d'écrire la chronologie de toute l'affaire ( assassinats, noms des tueurs...). En sortant de chez lui, elle entend une détonation, Bornand vient de se suicider...
Le lendemain, les journaux titrent : "Un suicide qui fait trembler l'Etat".
Dans la foulée, Macquart démissionne et Nora retourne dans la police.

Un film tiré du roman de Dominique Manotti, "Nos fantastiques années fric" et qui fleure bon les années 70-80, avec petits truands, exécutions sommaires, prostituées, magouilles de l'Etat...On pense bien sûr à Gabin, Ventura, Belmondo, Delon et consorts...
Vous aurez compris que cette Affaire d'Etat verse plus dans le côté assimilés espionnage. Ce n'est pas un film d'espionnage à proprement parlé et plutôt un thriller politico-policier, mais l'incursion des services secrets, en l'occurrence ici la DCRI, dans le scénario nous autorise à le mentionner. Cette même DCRI nous renvoie ici une image de requins qui, sous couvert de la fameuse raison d'Etat, ne pensent qu'à leurs propres intérêts. Aux Renseignements Intérieurs, dit Macquart, on s'y prend de la manière qui marche...En effet, ils sont imbus de leur personne et sont souvent les plus forts...Mais parfois, la "morale" les rattrape.
Un excellent film avec d'excellents acteurs, Thierry Frémont en tête...

Bonussoliers : * André Dussolier a déjà participé à un film d'espionnage en 2004 : Agents Secrets de Frédéric Schoendorffer
* André Dussolier et Thierry Frémont ont tourné ensemble en 1988 ( p...23 ans ! ) dans Mon Ami le Traître, un polar de José Giovanni
* André Dussolier et Christine Boisson ont également tourné ensemble en 1980 ( p...31 ans ! ) dans Extérieur, Nuit de Jacques Bral
* le nom du directeur de la DCRI, Macquart, n'est pas sans rappeler un certain Jacques Foccart et les réseaux du même nom, véritables services de renseignement et d'action à l'intérieur des services secrets français d'après-guerre. Toute coïncidence...